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lundi 21 septembre 2015

Lointaine Asie, pourtant si proche

Voici une autre des vertus magiques de la littérature : nous permettre de voyager et « d'habiter » des pays dans lesquels nous ne sommes jamais allés et n'irons peut-être jamais.

Aujourd'hui, mon regard se tourne vers l'Asie avec, tout d'abord, un livre que m'a suggéré Maurine et que nous avons lu ensemble :





Je n’en croyais pas mes yeux, quand j’ai vu ce qui luttait contre les mauvaises herbes pour gagner sa part de soleil : une pousse verte toute nouvelle, émergeant d’un amas de racines noircies, et qui portait déjà neuf de ces feuilles aromatiques si facilement reconnaissables. J’en ai pincé une pour être bien sûre, qui m’a laissé sur les doigts cette odeur de gingembre.


J'ai choisi de partager avec vous la citation ci-dessus, car elle me semble être la parfaite métaphore de l'ensemble de ce très beau livre.

En effet, dans ce que j'ai envie d'appeler un « Autant en emporte le vent oriental », nous suivons Mary depuis son départ d'Écosse pour la Chine alors qu'elle a 20 ans jusqu'à son retour du Japon quelques décennies plus tard. Plusieurs fois, la vie lui imposera de prendre de nouveaux départs, de pousser les décombres du passé pour tenter de (re)trouver le goût de vivre.

Au-delà du récit romanesque de ce destin hors du commun, il est donné au lecteur de découvrir les cultures asiatiques d'un point de vue privilégié : de l'intérieur. En occupant différents statuts depuis celui de femme de militaire jusqu'à celui de gestionnaire d'entreprise en pleine croissance, Mary évolue dans un monde qu'elle apprivoise peu à peu. À ce titre, par exemple, la découverte et l'explication des diverses formes de salutations japonaises sont absolument fascinantes.

Toutefois, il apparait clairement que, malgré une intégration pleinement réussie, Mary demeure une « étrangère » et sera contrainte de quitter le pays en raison de cela.

D'une grande densité et assez volumineux, ce roman se lit pourtant très facilement au fil des pages du journal de Mary au ton léger devenant un peu plus mature à chaque nouvel événement vécu.

Enfin, « Une odeur de gingembre » permet de revisiter l'histoire orientale (et mondiale) de la première moitié du 20ième siècle depuis la révolte des boxers jusqu'à l'attaque de Pearl Harbor de manière claire et « palpable ».

Une excellente lecture donc de multiples points de vue. Merci Maurine !






Je profite de ce billet pour vous rappeler d'autre lectures qui ont ce même pouvoir d'immersion au sein d'une culture éloignée de la nôtre, mais que nous parvenons à saisir cependant grâce au talent de ces écrivains et illustateurs.


Pearl Buck tout d'abord bien sûr, qui est selon moi incontournable lorsqu'il est question de l'Asie, avec : « Pivoine » et « Vent d'Est, Vent d'Ouest », entre autres. 

                                         


Et puis le talentueux Benjamin Lacombe lorsqu'il revisite « Les amants papillon » ou « Madame Butterfly ». Je ne me lasse ni d'entendre cette musique, ni de tourner les pages de ces albums.



                                                     
                                      



Par ailleurs, pour les amateurs de bande-dessinées et de mangas, deux très beaux titres : « Les enfants de l'ombre » et  les deux tomes de « Quartier lointain » repérés chez Kidae.    

Bons voyages ! 

mardi 8 septembre 2015

Pureté Inuit

C'est aujourd'hui dans le grand nord que je vous invite, à la rencontre de paysages habités par un peuple qui leur ressemble : rudes et fragiles à la fois, oubliés malgré leur immensité.

Afin d'entrer progressivement en contact avec l'histoire et les traditions de ces populations du Grand Nord, la lecture du livre de Jorn Riel « Le jour avant le lendemain» me semble être un très bon choix.     

En refermant ce livre, vous serez sans doute tentée comme je l'ai été de visionner le film qu'il a inspiré : 


N'hésitez pas, c'est un merveilleux film (à la fois fiction et documentaire) réalisé par un collectif de femmes Inuit : Arnait  Vidéo Productions (le site est en anglais).

Pour s'approcher encore plus près de cette culture des grands espaces et de ces gens d'une bienveillance extrême, si touchants dans leur innocence presque enfantine, ignorants des maux de la société humaine et vierges de toute contamination de l'esprit (l'action du film se déroule aux environs de 1840), le lecteur peut lire  « Ikuma, carnet de tournage » paru chez Mémoire d'encrier.

Ce document est magnifique et nous permet de pénétrer dans l'intimité des membres de l'équipe et de « sentir » à quel point ce film ne vaut pas tant par ce qu'il est que par la manière dont il a été créé. « Ikuma » est un livre-témoin de la volonté de ne pas oublier, ni les événements historiques, ni aucun être sur cette planète. Les illustrations sont superbes. 





Et pour que les enfants puissent eux aussi participer à ce grand voyage, je souhaite mentionner ici la BD de Béka & Marko intitulée « La conteuse des glaces » qui constitue le troisième volet de la collection Géo BD après  « Les enfants de l'ombre » et « Le crochet à nuages ».

Je trouve cette collection toujours aussi réussie, l'information donnée est très précise et documentée, les dessins sont superbes et la poésie toujours présente.


Ici aussi un rôle essentiel est joué par les grands-parents et, en même temps que la découverte du peuple Inuit et de ses coutumes, ce livre rend hommage à la tradition orale et au personnage du conteur, passeur indispensable à la survie d'une culture.
Un très beau livre selon moi, ce qui a également été confirmé par JJ et Théo qui, tous deux, sont tombés sous son charme.